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Cithare sur planche plate

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(luister)

Un modèle de cithare que l’on retrouve couramment au Congo est la cithare sur planche plate. Tout comme la cithare en bouclier, elle montre des affinités évidentes avec les modèles de cithares des cultures musicales du Sud-est asiatique. La cithare sur planche plate est répandue tant au nord-est qu’au sud du Congo.

La cithare sur planche plate se compose d’une table de résonance plate (une planche) sur laquelle sont tendues des cordes. Celles-ci sont à leur tour maintenues à l’aide d’encoches et de deux chevalets placés sur chacun des côtés étroits de la planche. Le nombre d’encoches varie de 3 à 20, mais en moyenne, on en trouve 13. Une longue corde est tendue de haut en bas et de bas en haut en passant chaque fois par une de ces encoches et les chevalets, de façon à se présenter sous la forme d’une série de cordes plus petites tendues en travers de la planche. Pour obtenir la tonalité souhaitée de chaque corde, le musicien doit accorder chacune de celles-ci. En tendant une corde, il obtient un son plus aigu, mais ce faisant, la corde suivante sera détendue et donnera un son plus bas. Cette corde doit donc être tendue à son tour. L’opération doit être répétée jusqu’à la dernière corde : celle-ci n’est pas utilisée pour jouer et ne doit donc pas être accordée. Les cithares sur planche plate comptent en général plus de cordes qu’il n’en faut pour jouer de l’instrument. Les cordes sont généralement confectionnées à l’aide de matériaux d’origine naturelle ou animale, mais depuis quelques dizaines d’années, on utilise de plus en plus couramment des cordes métalliques.

Pour pouvoir jouer plus facilement de l’instrument, un chevalet est placé de chaque côté sous les cordes. Ces chevalets sont de petites planchettes fines, de section semi-circulaire ou circulaire. Parfois, un troisième chevalet plus grand est installé vers le milieu de chaque corde. Celui-ci n’est pas nécessaire pour pouvoir jouer de la cithare, mais il permet d’augmenter la tension des cordes et donc d’augmenter le volume du son. Il permet aussi d’accorder chacune des cordes sans influencer la tonalité des autres.

Pour offrir plus de résonance, une caisse de résonance est fixée à la planche. Il peut s’agir d’une calebasse creuse traditionnelle ou (moins évident) d’une écorce souple qui est enroulée autour du bord inférieur et latéral de la table de résonance.

Les cordes de la cithare sur planche plate sont frappées de la main ou à l’aide d’un bâtonnet. Un technique de jeu assez particulier consiste à raccourcir quelques-unes des cordes en les pressant à l’aide des doigts contre la planche tout en jouant de l’autre main des accords en arpège.

Ce sont généralement les hommes qui jouent de la cithare sur planche plate ; chez certains peuples, les hommes seuls ont le droit d’en jouer, pour accompagner les chants, les danses, les rituels magiques ou pour la détente. L’instrument est également utilisé pour chanter les mérites des parents défunts ou encore dans le cadre de rituels liés à la chasse, pour amadouer les esprits protecteurs.

Ce type d’instrument apparaît dans d’enregistrements de nos archives sonores, réalisés parmi les peuples congolais suivants ; il est connu sous les noms vernaculaires suivants:

Bafili (Bali, Kumu), Bapili (Mbuti), Enanga (Nande), Enzenze (Nande), Esanzo (Mongo), Inanga (Lega, Rundi), Inanga (Kinubi) (Hutu), Kingwandikila (Bembe), Langangu (Mbunda), Lulanga (Shi), Lunzenze (Luba-Kasai), Mafili (Bafili) (Pygmées), Nanga (Banyoro), Nedongu (Mangbetu), Ngombi (Segwirunibia) (Zande), Ngyela (Luba), Nzenze (Bira), Nzenze (zeze) (Lega), Seki (Mombutu), Zeze (Tembo)

Bibliographie:

Discographie:

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